Développeur web et développeur informatique : maîtriser les méthodes agiles
| par Coralie Donas

Les développeurs en informatique sont de plus en plus appelés à travailler selon des méthodes agiles, qui favorisent la collaboration entre toutes les spécialités.
Software Craftsmanship, DevOps, agilité… De nouveaux mots sont apparus ces dernières années dans l’univers des développeurs informatiques. Ces appellations font plutôt référence à des façons de travailler qu’à de nouvelles techniques. Habituellement, les logiciels sont développés selon un mode opératoire bien précis : rédaction d’un cahier des charges, phases de développement, de production et de tests, corrections… une segmentation qui tend à créer des séparations entre des métiers qui ont au contraire besoin de communiquer. « En réponse à cela, un groupe de développeurs américains s’est réuni et a réfléchi aux raisons pour lesquelles un projet informatique ne pouvait pas être mené de la même façon qu’un projet industriel. Ils ont tiré de leurs réflexions le manifeste agile, qui prône notamment une collaboration entre les équipes mais aussi avec les clients et la capacité de gérer les changements en cours de route, car les besoins peuvent évoluer entre le début et l’aboutissement d’un projet », explique Guillaume Nurdin, développeur senior chez Soat, une entreprise de services du numérique, spécialisée en agilité. Le manifeste, traduit dans de nombreuses langues, se trouve en ligne sur agilemanisfesto.org.
Compétences attendues
Un nouveau vocabulaire s’est construit pour décrire ces méthodes, comme le DevOps et le DevSecOps, destinés à faire communiquer les professionnels du développement, des opérations et de la sécurité. Ou encore le software craftsmanship, qui se traduit littéralement par artisanat logiciel, pour désigner un ensemble de méthodes de travail collaboratives qui conduisent à un meilleur résultat. Des termes qui ne circulent pas uniquement chez les passionnés mais se retrouvent aussi dans les offres d’emploi. « Chez un jeune informaticien avec un ou deux ans d’expérience, on va plutôt vérifier ses compétences techniques et sa capacité à raisonner. En revanche, plus un candidat aura de l’expérience, plus on s’attendra à ce qu’il parle de méthodes agiles », remarque Guillaume Nurdin.
Des formations gratuites et accessibles
Même si le marché de l’emploi est globalement favorable aux développeurs informatique, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, prévient encore Guillaume Nurdin. « Il faut penser à sa carrière à long terme, entretenir sa curiosité pour les technologies, ingurgiter des méthodologies… D’autant que la plupart des formations sur le sujet sont gratuites ». En effet, ces méthodes et cette culture sont portées par des communautés d’experts qui partagent leurs connaissances dans des rencontres souvent ouvertes à tous et gratuites. Il y a ainsi des « meetup », des rencontres thématiques organisées plutôt le soir, dans des locaux d’entreprises, d’universités. Autre moment de la journée, autre rendez-vous, les « Brownbaglunch » ou BBL, où les discussions autour d’une technologie se font au moment du déjeuner. La plupart des rencontres sont filmées et consultables sur Youtube. Les conférences de développeurs rencontrent aussi un grand succès. Parmi les plus connues, il y a Devoxx, ou Expériences 17 pour les technologies Microsoft. Il existe aussi des cours en ligne et des sites qui permettent de s’exercer et se former sur le sujet. Les méthodes agiles font également l’objet d’une littérature de référence. « Twitter est aussi une bonne source pour les développeurs qui veulent se tenir informés », indique encore Guillaume Nurdin.