Les métiers de la sécurité en magasin

Une « bonne moralité », une formation d’un mois et les portes des métiers de la sécurité et de la sûreté en magasin s’ouvrent aux salariés désireux de devenir agent. Le secteur, qui recrute sans cesse, voit ses métiers revalorisés depuis que des agents ont joué un rôle important lors des attentats de novembre 2015. Par Amandine Ascensio.
Ils sont campés à l’entrée des magasins, scrutent les entrées et les sorties. Ce sont des hommes à 85% selon l’Observatoire des Métiers de la sécurité et de la prévention, conduit par l’Union des entreprises de sécurité privée (http://usp-securite.org). « Il y a deux types de métiers de la sécurité et de la sûreté en magasin, explique Alexandre Pires, directeur d’agence pour l’entreprise spécialisée Guardian à Bobigny. Ceux de la sécurité incendie, et ceux de la sûreté qui luttent contre le vol et relèvent de la surveillance. »
Une carte professionnelle
Pour ces spécialistes, une carte professionnelle confère le statut d’agent de sûreté. Elle sanctionne un mois de formation professionnelle, obligatoire pour les agents de sûreté, non obligatoire pour ceux de la sécurité incendie. Mais dans les deux cas, ces métiers requièrent des compétences de grande maîtrise de soi, de forte capacité de concentration et surtout une « bonne moralité » selon le jargon du secteur. Cela signifie n’avoir jamais eu affaire à la justice. « Les agents qui officient en distribution et grande distribution doivent également développer et mettre à jour constamment leur technicité autour des méthodes de vols, toujours plus ingénieuses », indique Stéphanie Bergouignan, directrice générale déléguée du groupe Uniprotect.
Compétences techniques
Ensuite, au cours de leur carrière, ces agents peuvent évoluer pour devenir chef d’équipe dans chacun des métiers. Ils perçoivent alors jusqu’à 2300 euros brut par mois (hors prime et majoration d’ancienneté). Pour être promu dans ce secteur, l’agent doit accroitre ses compétences techniques d’aptitudes managériales pour l’encadrement. Le secteur privé de la sécurité – il réalise plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires – est en pleine croissance. Ce développement semble durable. Car il est lié aux montées du sentiment d’insécurité en France et en Europe. Les attentats terroristes ne font qu’augmenter la demande. L’installation de l’état d’urgence en France contribue aussi à la création de nombreux postes d’agents de sécurité.